Le geste écolo-civique fait-il vraiment recette ? En tout cas, inviter ses clients à payer leur obole pour compenser leur propre pollution, quand ils achètent un billet de train ou d'avion, cela ne marche pas. Ou il faut s'y prendre autrement. Il faut reconnaître à Voyageurs du Monde une vraie franchise pour l'avoir dit le premier et su en tirer les conséquences.
La compensation volontaire, via un don de quelques euros, pour financer des projets qui limitent les émissions de CO2, et ainsi lutter contre le réchauffement climatique, n'a pas séduit la clientèle. Quand il a lancé son initiative, Jean-François Rial, le PDG du voyagiste haut de gamme, espérait «5 à 10 %» de passage à l'acte. Après une année de mise en oeuvre, «on est à moins de 1 %». Il en a tiré immédiatement la conclusion : c'est Voyageurs du Monde qui compensera désormais les voyages de ses touristes, «mais à hauteur de 20 % des émissions : on se met dès aujourd'hui au niveau du cadre de Kyoto, alors que l'obligation est pour 2020», commente le voyagiste. Un vol en Europe ou dans les pays du Maghreb coûtera donc 5 euros de plus, soit une demi-tonne de carbone effacée, et 10 euros pour un long courrier.
Le bilan de la SNCF est encore moins engageant. Alors que l'éco-comparateur du site voyages-sncf.com invitant à compenser son CO2, fête sa première année d'existence, Christophe Léon, directeur du marketing, fait état, à la mi-avril, de 2500 dons. On peut faire tenir ces clients «civiques» dans