Les cyclones peuvent aussi faire des victimes là où on s'y attend le moins : du côté de la finance. Car l'éventualité d'une tornade offre une belle occasion de spéculer et d'empocher le jackpot. à condition que la catastrophe ne se produise pas. De drôles de produits financiers sont ainsi nés au milieu des années 90. Ils ne s'adossent ni à une action ni à un taux d'intérêt ou une devise, mais à la météo. On peut acheter et vendre des températures sur le Chicago Mercantile Exchange, où sont cotés ces «dérivés climatiques». Les traders se les échangent pour le compte d'entreprises qui veulent se protéger des humeurs du ciel : dans l'agroalimentaire, l'énergie, l'habillement.
100 dollars le degré. Prenons un fabricant de bières : il perd 7 % de ses ventes en août s'il fait un degré de moins que la moyenne saisonnière, selon Didier Marteau, professeur de finance à l'ESCP, spécialiste des dérivés climatiques. Pour se prémunir, il vend à terme cette température, disons 25 °. Le moment venu, s'il fait 21 °, il rachète ses contrats à 21 ° et «gagne» 4 °. A 100 dollars le degré, s'il avait 10 000 contrats, il empocherait 4 millions. Au total, l'aléa météo est le premier facteur de risque pour 40 % du PIB d'un pays, selon l'expert.
Les produits conçus pour les cyclones - les cat bonds («obligations catastrophe») - sont plus sophistiqués. «Le principe de base est le même que celui des subprimes : la titrisation, qui permet de transférer le risque des banques vers les investisse