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Libération

A380 : Airbus en retard d'une stratégie ?

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publié le 14 mai 2008 à 3h27

Correspondant à Toulouse.

Airbus vole dans le brouillard. Les syndicats de l'avionneur européen, d'ordinaire prompts à jouer le jeu de la maison, disent n'y comprendre «plus rien». Les explications avancées hier matin par le président d'Airbus pour justifier les derniers retards annoncés de l'A380 (12 appareils livrés en 2008 au lieu de 13, et 21 au lieu de 25 en 2009) ont en effet cueilli à froid les syndicats. Dans un courrier interne à l'entreprise, Tom Enders écrit qu'il ne pourrait y avoir des embauches supplémentaires pour compenser ce nouveau retard «étant donné que nous sommes confrontés sur le marché du travail à un déficit de ressources expérimentées».

Câblage. Pour le patron de la CGC, Bernard Valette, le problème n'est pas nouveau : «il faut dix-huit mois pour former les personnels». Le délégué central européen CGT, Xavier Petrachi, y voit, lui, un aveu de l'échec de la stratégie maison : «Airbus mise tout sur la politique des coûts qu'il faudrait réduire à tout prix. Pendant ce temps, on ne cherche pas de solutions techniques aux problèmes.» Il a fallu dix ans aux équipes françaises pour acquérir des compétences en matière de câblage électrique, développe Xavier Petrachi. Ces tâches ont été confiées aux Allemands auxquels il reste beaucoup de chemin à faire.» Autrement dit, la réorganisation d'Airbus sur le papier pouvait être génératrice d'économies. Mais il en va différemment dans les ateliers. Le délégué toulousain de la CFDT,