Le Crédit agricole n'en a pas fini avec les subprimes. La banque verte avait perdu 4 milliards d'euros en 2007 à cause de son portefeuille de titres financiers adossés aux crédits hypothécaires américains, ce qui lui avait valu le titre peu envié de championne des dépréciations parmi les banques françaises. Elle continue à accumuler les pertes au premier trimestre 2008, comme l'ont révélé hier les Echos. Difficile de mesurer l'étendue totale des dégâts, la banque se contentant, en attendant aujourd'hui la tenue de son conseil d'administration, et demain la publication officielle de ses comptes, de donner des chiffres partiels et non comparables avec les résultats 2007. Le «résultat net devrait s'établir à 892 millions d'euros, après 1,205 milliard d'euros d'impact négatif sur le PNB [le chiffre d'affaires, ndlr] de dépréciations liées aux crédits subprimes chez Calyon [banque d'investissement du Crédit agricole, ndlr]», écrit juste le communiqué. Mais la crise, elle, est bien là. La banque annonce dans la foulée une augmentation de capital énorme, de 5,9 milliards d'euros. Soit plus que la Société générale qui, elle, avait été affectée par l'affaire Kerviel.
Erreurs. Pour la banque verte, pas de trader fou, mais une équipe de direction qui n'évalue pas à sa juste proportion les conséquences des subprimes. Selon les Echos, Marc Litzler, le directeur de Calyon, tout juste nommé à ce poste cet automne, aurait parié sur une sortie de crise rapide. Et <