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Libération

L'Europe veut mettre au pas les bonus des grands patrons

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publié le 15 mai 2008 à 3h28

Correspondante à Bruxelles.

Les grands patrons européens risquent de devoir se serrer quelque peu la ceinture. Une fois n'est pas coutume, les ministres des Finances de la zone euro ont vigoureusement dénoncé, mardi soir, les hausses de salaire «scandaleuses» que s'attribuent certains dirigeants d'entreprise. Et promis de regarder de près comment lutter contre ces pratiques. «Comportements extravagants»,«fléau social»,«dérapages proprement scandaleux» : Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, n'a pas mâché ses mots pour qualifier les excès qui ont pu être observés dans plusieurs pays.

Parachutes. En ligne de mire, les bonus, les parachutes dorés et autres primes qui dopent les rémunérations des grands patrons. Cette attaque vient à point nommé pour tenter de rééquilibrer les appels répétés à la modération salariale alors que le pouvoir d'achat des Européens ne cesse de rétrécir face à l'envolée du prix du pétrole et des denrées alimentaires. «Nous courons le risque de ne plus être compris par nos concitoyens», a reconnu Jean-Claude Juncker qui fait partie des favoris pour devenir le premier président de l'Union européenne.

Régulièrement, les salaires des dirigeants d'entreprise suscitent la polémique. L'an dernier, en Belgique, c'est l'augmentation de près de un million d'euros des émoluments du PDG de l'opérateur publique de télécommunication, Belgacom, qui a choqué l'opinion ; aux Pays-Bas, c'est le patron d'ABN Amro qui a relancé