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Le congé maladie replâtré

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Le travail dans tous ses états. Chaque jeudi, une histoire de conflit ou de promotion sociale
publié le 15 mai 2008 à 3h28
(mis à jour le 15 mai 2008 à 3h28)

Attention aux accidents de barbecue. Et doucement lors des cascades en kite-surf. Aux Pays-Bas désormais, il va falloir redoubler de prudence lors de ses congés. L'affaire a pris corps au retour des vacances d'hiver, en mars. «Les employés qui prennent un risque délibéré en allant au ski et qui en reviennent avec une jambe cassée doivent aussi payer pour leur congé maladie», ont en effet protesté les petits patrons. L'Association des PME néerlandaises (MKB Nederland), seconde organisation patronale du pays, estime que le risque doit être «honnêtement» partagé. Elle a remis au Parlement une liste des neuf grandes causes d'absentéisme pour lesquelles ses 180 000 membres ne veulent plus payer, au-delà de six semaines. Y figurent tous les accidents qui surviennent hors du lieu de travail et pendant les vacances, dans les cuisines et les jardins, sur les terrains de foot et les routes. Prévoyants, les patrons ont aussi mentionné l'abus d'alcool et de drogue, les blessures reçues au cours d'activités criminelles et les opérations de chirurgie esthétique dépourvues de «nécessité médicale».

En 2007, 1,6 million de personnes, sur 9 millions d'actifs, ont pris un congé maladie pour un accident domestique ou sportif. MKB Nederland plaide pour une responsabilité partagée à égalité, entre l'employeur et l'employé. Les salariés sont invités à s'assurer eux-mêmes pour le manque à gagner, en termes de salaire, si l'accident survient hors du travail. Les patrons pla