Les journées européennes du solaire se déroulent aujourd'hui et demain dans plusieurs pays, dont la France, où 800 manifestations sont prévues. Richard Loyen, délégué général d'Enerplan, qui fédère les professionnels du secteur, revient sur les enjeux d'une filière en pleine croissance.
Malgré un boom récent, la France est en retard sur le développement de l'énergie solaire par rapport à ses voisins allemands ou espagnols. Pourquoi ?
Ce retard est essentiellement politique. Dans les années 80, on se disait que l'énergie fossile était peu chère, qu'on avait le nucléaire et que c'était suffisant. Et le corps social ne poussait pas encore, comme en Allemagne. On avait pourtant en France une vraie culture solaire dans les années 70. On a perdu une décennie.
Où en est-on aujourd'hui ?
Concernant le solaire thermique, on met en place plus de 50 000 chauffe-eaux solaires par an, le réseau d'installateurs s'étoffe, c'est la base pour aller plus loin. Aujourd'hui, un chauffe-eau solaire permet de fournir 50 % des besoins d'un foyer dans le nord de la France, et jusqu'à 75% dans le sud. Avec la réglementation thermique à venir, on ne pourra plus construire de logement sans agir sur le poste eau chaude. L'idée est d'arriver à équiper quatre à cinq cent mille logements d'ici 2010-2012. J'ai parié avec mon homologue allemand qu'on les dépasserait avant 2012.
La filière photovoltaïque (qui produit de l'électricité) a bondi de 200 % l'an dernier.
Il y a un vrai changement d'échelle en cours mais