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Libération
Reportage

Gandrange : la grève brûle encore

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publié le 17 mai 2008 à 3h30

Envoyé spécial à Gandrange. C'est un piquet de grève comme les autres, sauf pour les braseros : chez ArcelorMittal à Gandrange, les grévistes qui ont cessé le travail ont remplacé les traditionnels barils par des carcasses de voitures, normalement destinées à être fondues dans le four électrique de l'aciérie. Vendredi, au quatrième jour de conflit, une quinzaine d'entre elles s'amassent en un tas calciné et fumant au portier est de l'immense site sidérurgique. A la grille, une banderole donne le ton : «ArcelorMittal, fuck you !» Un mannequin blanc est pendu à un lampadaire, pancarte «Mittal menteur» autour du cou.

«Pression». Le mouvement a débuté lundi soir à l'aciérie, promise à la fermeture, comme le train à billettes, dans le cadre du plan de restructuration qui prévoit 575 suppressions de postes sur 1 100. «On s'est mis en grève sans aucune intervention des syndicats ! précise Raphaël, 35 ans, employé au "versage fonte". Et ensuite, il n'y a que la CGT qui nous a soutenus.» Les ouvriers étaient à cran : des rythmes de production en hausse, un projet de réorganisation du temps de travail prévoyant un allongement des horaires cet été pour compenser les premiers départs dus au plan social, des incertitudes sur le contenu de ce plan. «La pression est montée durant le week-end de la Pentecôte avec un document de la direction qui circulait, disant qu'il n'y aurait qu'une seule offre de reclassement pour les salariés concernés parmi ceux q