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Libération

Marina Silva claque la porte du gouvernement Lula

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Brésil.
par Claire PERREARD
publié le 17 mai 2008 à 3h30

Rio de Janeiro, intérim. Figure emblématique de la préservation de la forêt amazonienne, Marina Silva, 50 ans, la ministre de l'Environnement du Brésil, a claqué la porte. Lasse d'un bras de fer de plus de cinq ans engagé avec le gouvernement auquel elle appartenait. Cette ancienne récolteuse de latex et amie de Chico Mendes, le défenseur de l'Amazonie assassiné en 1988, a mis en avant «des difficultés à conduire l'agenda environnemental» dans sa lettre de démission au président Lula. Elle se sentait de plus en plus isolée face aux puissants producteurs ruraux de l'agrobusiness, soutenus par le gouvernement qui mise sur une croissance accélérée de la production nationale d'agrocarburants.

Marina Silva sera remplacée par l'actuel secrétaire à l'Environnement de l'Etat de Rio de Janeiro, l'écologiste et ex-guérillero Carlos Minc. Selon des sources gouvernementales, Minc est devenu «l'élu» du président Lula après l'octroi, en un temps record, d'une licence écologique autorisant la construction d'un immense complexe pétrochimique à Itaborai, dans le nord de l'Etat de Rio.

Plusieurs membres du gouvernement voyaient justement en Marina Silva une entrave au développement du pays et trouvaient qu'elle lâchait au compte-gouttes les licences écologiques indispensables pour entamer des travaux de grande envergure comme la construction d'usines hydroélectriques en Amazonie. Le président Lula lui-même lui avait demandé plus de rapidité dans les études d'impact sur l'environnement e