A Nantes. Avec un gasoil à 65 centimes contre 50 lors de la visite de Nicolas Sarkozy sur les quais du Guilvinec en novembre, les pêcheurs sont à nouveau en pétard. Hier, ils ont multiplié les opérations coup-de-poing dans la quasi-totalité des ports français pour protester contre l'essence chère. Histoire aussi de faire monter la pression avant la réunion, demain matin, avec le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier. «L'exploitation d'un chalutier, de 24 mètres ou plus, est en équilibre à la seule condition que le bateau n'ait aucune charge d'amortissements ! On est donc capable de fonctionner mais pas de se payer. Ceux qui tiennent le coup sont ceux qui ont déjà amorti leurs navires», explique Fabien Dulon, responsable à Lorient de l'armement Scapêche, 20 bateaux, 315 marins.
Exemple avec le Jean-Claude Coulon II, construit en 2005. Un chalutier semi-industriel de 46 mètres, qui pêche dans la zone Nord-Ecosse et débarque son poisson au plus près, à Lochinver, en Ecosse. Sur un chiffre d'affaires annuel de 5 millions d'euros, «stable ces cinq dernières années», la part du gasoil porte sur 2,2 millions de litres. Depuis 2006 et la flambée du baril, le coût d'exploitation a été plombé de 660 000 euros supplémentaires par an. Le poste gasoil est passé de 18 à 30 % du chiffre d'affaires.
Salve. Certains pêcheurs se demandent bien à quoi a pu servir le plan Barnier, décidé dans la foulée de la visite de Nicolas Sarkozy au Guilvinec. «<