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Libération

Mise à pied des sabots Crocs

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publié le 20 mai 2008 à 3h32

Correspondante au Quebec.

Le crocodile québécois a décidé de plier bagage. La Belle Province, berceau des chaussures Crocs, ne fabriquera plus ces controversés mais prisés sabots de plastique. En mars, la direction de l'entreprise a annoncé la mise à pied de 400 de ses employés québécois et la fermeture de son usine de production de Québec. Une décision surprenante, compte tenu du succès planétaire de ces pompes ultra-légères au look flashy : d'Abou d'Abi à La Havane, de Londres à Rio, aucune grande ville ne semble échapper au fléau du plastique coloré. Jack-pot. La surprenante histoire des Crocs débute en 1995, quand un couple québécois fait l'acquisition d'une nouvelle technologie de moulage à injection destinée à la fabrication de roues de tricycles pour enfants. Convaincus du caractère exceptionnel de ce plastique antitache, antibactérien et antidérapant, Marie-Claude de Billy et Andrew Reddyhoff travaillent à l'élaboration de différents objets - oreillers pour spa, coussins pour kayak - avant de tomber en amour avec des sandales d'un nouveau genre. Pas sexy pour un sou mais confortables à souhait. Ils décident de les fabriquer à grande échelle. C'est le jackpot. En 2003, 76 000 paires du modèle Beach - les sabots à trous qui font la gloire de la marque - sortent des usines. Trois ans plus tard, on en compte 20 millions.

En 2004, grâce à cet improbable triomphe, la société Créations Foam passe aux mains d'un groupe d'investisseurs américains qui installent le siège social