Stop ou encore? Hier, après dix heures de négociations houleuses, arbitrées à Matignon, le ministre de la Pêche, Michel Barnier, a donné en partie satisfaction aux marins-pêcheurs, en annonçant le versement de 110 millions d'euros d'ici à la fin de l'année, dont 40 millions «d'aide sociale» pour soutenir le revenu des marins pêcheurs, plombées par un litre de gazole à 0,75 euro actuellement.Reconnaissant que la pêche française, «étranglée par l'augmentation des prix du pétrole» était «menacée», le Premier ministre François Fillon a lui appelé les marins à reprendre la mer après cette «aide d'urgence». De son côté, le Comité national des pêches a lancé le même appel un peu plus tôt, jugeant que «l'essentiel a été obtenu grâce à un effort considérable du gouvernement».
Pour autant, les réactions sur le terrain étaient mitigées hier soir. Et ces appels à la reprise du travail aujourd'hui n'ont pas reçu d'écho favorable sur l'ensemble de la façace maritime française. Pire, certains pêcheurs ont parfois durci leurs actions, se disant "insatisfaits" du plan d'aide gouvernemental et désavouant leurs représentants nationaux qui les appelaient à mettre fin au mouvement.
En fin d'après-midi, seuls les pêcheurs de
Royan
(Charente-Maritime), de l'
Ile d'Yeu
(Vendée),
Le Croisic
(Loire-Atlantique) et
Roscoff
(Finistère) ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève.