Depuis le temps qu'on en parle, on pouvait penser la fusion réalisée entre Gaz de France et Suez. Mais ce n'est toujours pas le cas. Et l'opération pourrait encore être retardée par rapport au calendrier prévu. Hier, le secrétaire général du Comité central d'entreprise (CCE), Eric Dulon, de la CGT, a en effet déposé un référé auprès du tribunal de grande instance de Paris pour repousser la réunion du 26 mai, au cours duquel le CCE devait donner son avis sur la fusion. Le recours doit être examiné cet après-midi par la justice. Dernier baroud d'honneur de la CGT ou nouveau rebondissement d'un feuilleton économico-judiciaire ?
Pourquoi un tel retard ?
La fusion entre Suez et Gaz de France a d'abord été annoncée une première fois en février 2006 sous le gouvernement Villepin. Une décision du Conseil constitutionnel, imposant d'attendre l'ouverture complète du marché du gaz le 1er juillet 2007, a entraîné un premier long retard. Arrivé au pouvoir, Nicolas Sarkozy a d'abord hésité sur le bien-fondé d'une telle opération, puis, en septembre 2007, a relancé le processus. La direction de GDF annonce alors que la fusion «aura lieu au cours du premier semestre 2008». Mais les syndicats refusent de donner leur avis, consultatif, sans avoir des précisions sur l'opération. Peu importe que l'avis soit positif ou négatif, il faut une réponse. Le 22 janvier, la justice leur donne raison et impose à la direction de GDF de «conduire à son terme la procédure d'information du CCE».
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