Correspondante à Bruxelles.
La Commission européenne a annoncé, hier, ouvrir une enquête approfondie sur GDF qu'elle soupçonne de pratiques anticoncurrentielles. Une décision qui intervient alors que les Etats membres sont en pleine discussion pour trouver une alternative au démantèlement des grands groupes énergétiques intégrés, prôné par Bruxelles. La Commission suspecte le groupe français d'avoir «agi pour restreindre les importations de gaz naturel en France». Le porte-parole de Neelie Kroes, la commissaire en charge de la Concurrence, a évoqué «une réservation à long terme de capacités sur le transport de gaz», et «un sous-investissement délibéré» de GDF dans les infrastructures. En clair, Bruxelles suspecte le français de préempter toute la place disponible dans les tuyaux au détriment de ses concurrents et, en plus, de ne pas développer d'autres tuyaux. Du côté de GDF, on répond que «le gendarme du marché français n'a jamais reçu de plainte» et que «depuis dix ans les investissements dans les infrastructures n'ont pas cessé d'augmenter». Si les faits sont confirmés, GDF risque une amende pouvant aller jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaire annuel. Mais une telle enquête prend au minimum deux ans. Le sort des géants de l'énergie, tels GDF devraient lui être scellé le 6 juin par les ministres européens. Huit pays, dont la France et l'Allemagne, se démènent pour contrer la proposition radicale de la Commission visant à une séparation comp