La grande distribution déchante. Le projet de loi de modernisation de l'économie, qui devait être discuté aujourd'hui à l'Assemblée avant d'être reporté à demain - le temps de boucler la réforme des institutions -, prévoyait de lui donner les pleins pouvoirs. Or quelques amendements phares (parmi plus de 300 déposés la semaine dernière) espèrent rééquilibrer le texte, notamment en matière de négociations et d'urbanisme commercial.
«Jungle». Faisant fi du matraquage de Michel-Edouard Leclerc, Jean-Paul Charié, le rapporteur (UMP) de la loi, a d'abord réintroduit un principe cher à toute la clique des fournisseurs (agriculteurs, industriels, PME, etc.) : l'idée de contreparties écrites comme condition à la libre négociabilité des tarifs des fournisseurs. Ce point, qui avait disparu du projet de loi sur consignes de l'Elysée, vient donc de refaire son entrée en scène. Charié a sans doute été sensible à la pétition qui circulait - «Non à l'asphyxie des PME et à la suppression de milliers d'emplois» -, lancée fin avril par la FNSEA, la CGPME, l'Ania, Coop de France. Pour le rapporteur de loi, qui doit tenir une conférence de presse ce matin, «il est important d'établir une négociabilité loyale, impliquant des obligations réciproques». Autrement dit, le texte tel qui a été présenté par le gouvernement s'apparente à une «loi de la jungle». Il propose que soient indiquées «les obligations auxquelles se sont engagées les parties en vue de fixer le prix convenu