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Libération

«La banque n'est pas un casino»

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publié le 28 mai 2008 à 3h38

Afraude exceptionnelle, assemblée générale exceptionnelle. La Société générale, qui réunissait hier ses actionnaires à la Défense, à Paris, avait tout mis en oeuvre pour éviter les débordements d'actionnaires mécontents et, surtout, atténuer leur effet à l'extérieur. Notamment en interdisant l'accès de la réunion aux journalistes, parqués dans un sous-sol avec comme seule vue un écran géant retransmettant l'assemblée. Mais également en divisant en trois parties la tenue de la réunion : seul le début de l'AG était censé être consacré à l'affaire Kerviel, le reste étant destiné à parler de la stratégie et de la gouvernance de la Socgen.

«Homme de main». Heureusement pour l'ambiance, tous les actionnaires n'ont pas respecté les consignes et beaucoup se sont lâchés contre la direction, huant le président Daniel Bouton et demandant sa démission. Dès le début de la réunion, Daniel Bouton se montre, de manière inaccoutumée, humble. Il reconnaît que les résultats 2007 sont très mauvais, et annonce qu'il sera «à l'écoute des actionnaires». Il ajoute enfin, en présentant Frédéric Oudéa, récemment nommé au poste de directeur général, qu'il lui avait paru opportun de «dissocier les fonctions de président et de directeur général» car la «crise a montré que comme toutes les institutions», la Socgen avait «besoin de changer». La parole est ensuite donnée à Jean-Martin Folz, le président du comité spécial chargé de tirer au clair l'affaire Kerviel. Ce dernier, tou