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Libération

Déficit : Paris tancé par Bruxelles

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publié le 29 mai 2008 à 3h39

La France va fêter de la pire manière qui soit le dixième anniversaire de l'euro : en 2009, elle risque d'être en effet le seul pays de la zone euro dont le déficit public va atteindre voire crever le plafond de 3 % du PIB, limite maximale fixée par le Pacte de stabilité et de croissance. La Commission a donc décidé de lui envoyer, hier, un «conseil de politique économique» afin de l'encourager à serrer la vis budgétaire avant qu'il ne soit trop tard. Un «conseil» qui s'apparente fort à un blâme, la Commission n'ayant jamais caché son scepticisme face aux diminutions d'impôts décidées l'année dernière par le président de la République, même si elle encourage Nicolas Sarkozy à poursuivre les réformes qu'il a engagées.

Dette. C'est la première fois que cette procédure du «conseil», moins lourde que celle de «l'alerte précoce», est mise en oeuvre depuis la réforme du Pacte de stabilité en 2005. Bruxelles espère ainsi que les autorités hexagonales pourront en tenir compte lors de la préparation du budget 2009. Car il y a urgence, tous les clignotants ayant viré au rouge : le déficit plonge (2,7 % du PIB en 2007, soit 0,3 point de plus que prévu, 2,9 % en 2008 et 3 % en 2009), la dette augmente à nouveau (64,2 % en 2007, 64,4 % en 2008, 65,1 % en 2009 alors qu'elle n'était que de 40 % au moment de la signature du traité de Maastricht en 1992). Et pour couronner le tout, une croissance qui ralentit fortement. Joaquín Almunia, le commissaire chargé des Affaires économiques et monéta