Depuis l'ouverture d'une instruction judiciaire sur l'affaire des délits d'initiés au sein d'EADS, ce rendez-vous était attendu. Noël Forgeard, l'ancien coprésident du groupe aéronautique, s'est expliqué hier devant les policiers sur son rôle dans ce dossier. Convoqué en fin de matinée, il a été placé en garde à vue. Et pourrait passer jusqu'à quarante-huit heures dans les locaux de la rue des Rentiers, où se trouve la brigade financière, avant d'être éventuellement transféré au palais de justice pour se voir signifier sa mise en examen par les juges Xavière Simeoni et Cécile Pendaries.
Stock-options. Le dossier contre Forgeard est plutôt étayé. L'ancien patron d'EADS et d'Airbus est déjà mis en accusation par l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui lui avait envoyé en avril une notification de griefs pour «manquement d'initié» et «manquement aux obligations de bonne information du marché pesant sur tout émetteur». En clair, communication trompeuse. Noël Forgeard est accusé d'avoir exercé pour 4 millions d'euros de stock-options, en mars 2006, alors qu'il possédait des informations privilégiées sur le sombre avenir d'EADS. Et notamment les retards de livraison de l'A380. «Au plus tard le 1er mars 2006, écrivaient les enquêteurs de l'AMF dans leur rapport, le comité exécutif d'Airbus et son comité des actionnaires avaient été informés qu'une replanification du programme de production avait été engagée.» Une fois l'information rendue publique, e