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Libération
Interview

«Il faut étudier la question sur la Seine»

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publié le 29 mai 2008 à 3h39

Le WWF-France et l'Association santé environnement Provence ont réalisé une campagne de prélèvements sanguins auprès de 60 personnes pour mesurer l'imprégnation aux PCB des riverains du Rhône et de la Seine. Guillaume Llorca, responsable des investigations au WWF, livre les grandes lignes des résultats dévoilés ce matin.

Quels sont les enseignements de cette campagne ?

D'abord, que tout le monde a un «bruit de fond», des traces de PCB même si les consommateurs de poissons de ces fleuves sont bien plus concernés que notre échantillon témoin. Ensuite que ça ne touche pas seulement le Rhône : il va falloir étudier la question autour de la Seine. Mais on n'est pas là pour remplacer les services de l'Etat, c'est un test sur 60 personnes. C'est surtout pour tirer la sonnette l'alarme.

Qu'attendez-vous de l'Etat ?

En premier lieu, une cartographie des lieux pollués aux PCB, qui n'existe pas. On nous dit que c'est une pollution passée, mais nous montrons qu'elle continue. Dans un second temps, il faut mettre un budget conséquent sur la dépollution et la santé. Le plan national prévoit 15 millions d'euros quand, aux Etats-Unis ou en Norvège, on compte en centaine de millions de dollars.

La France est-elle en retard ?

Nathalie Kosciusko-Morizet a été la première ministre de l'Ecologie à ouvrir le dossier, alors que le problème est connu depuis vingt ans. La France a un gros retard. Les études épidémiologiques ne sont lancées qu'aujourd'hui. Il ne faudrait pas que les PCB deviennent la futur