En sortant de la réunion hier, le préfet du Rhône résumait ainsi l'impuissance des acteurs : «Le véritable enjeu, c'est la dépollution du Rhône et de ses affluents. Mais personne ne sait comment faire. Il n'existe aucun procédé au monde pour traiter de telles quantités.» Le représentant de l'Etat sortait du comité de suivi et d'information sur les PCB (polychlorobiphényles, produit extrêmement polluant), qui souillent les sédiments du Rhône. «Les seules solutions connues, ajoutait le préfet, Jacques Gérault, sont l'incinération et la mise sous béton.» Deux options vite abandonnées.
Imprégnation. Aussi, un programme de recherche sur les techniques de dépollution devrait être labellisé par le pôle de compétitivité Axelera (chimie-environnement), qui se trouve en Rhône-Alpes. Il tentera notamment de développer des outils de traitement des sédiments pollués. Le projet serait piloté par Suez Environnement, et associerait des laboratoires, une quarantaine de chercheurs, des industriels, des PME (etc.), pour une durée initiale de quarante mois et un coût évalué à 12,65 millions d'euros. L'Etat en prendrait 50 % à sa charge, l'autre moitié restant aux frais des industriels.
Une enquête d'imprégnation va par ailleurs être lancée par l'Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments et l'Institut de veille sanitaire. «C'est la première enquête de cette ampleur concernant ce type de pollution. Cela ressemble à ce qui avait été mis en oeuvre pour l'amiante