Nicolas Sarkozy a confirmé hier, à l'occasion d'un voyage officiel à Varsovie, que la France ouvrirait totalement ses frontières aux travailleurs des pays d'Europe de l'Est dès le 1er juillet, et ce, sans attendre la fin de la période transitoire, qui était fixée soit le 1er mai 2009, soit le 1er mai 2011. Une décision qui est sans risque : en dehors de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, très demandeurs de mains-d'oeuvre, aucun déferlement n'a eu lieu dans les pays qui ont ouvert leurs frontières sans attendre, ce qui est le cas de tous les anciens Etats membres sauf l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark et la France. Le système mis en place lors de l'adhésion des huit pays d'Europe de l'Est - plus Chypre et Malte -, le 1er mai 2004, comportait trois étapes.
D'abord une période de deux ans pendant laquelle les Etats pouvaient continuer à traiter les ressortissants des pays de l'Est comme des ressortissants non communautaires pour l'accès au marché du travail. Seules la Grande-Bretagne, l'Irlande et la Suède ont immédiatement levé toute restriction à la libre circulation. Ensuite, les Etats pouvaient prolonger la fermeture de leurs frontières pendant une seconde période de trois ans, jusqu'au 30 avril 2009. La plupart des membres ont alors décidé de ne pas le faire.
La France a ouvert partiellement ses portes en donnant libre accès à 150 professions depuis 2006. Or, là aussi, on n'a constaté aucun afflux (moins de 800 demandes sur les huit derniers mois de 2006). E