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Libération

Alcatel-Lucent, à peine plus d'un an d'existence et déjà un désastre

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publié le 30 mai 2008 à 3h40

Il y a un an, la première assemblée générale des actionnaires d'Alcatel-Lucent, après sa création le 1er janvier 2007, s'était déroulée dans une atmosphère houleuse. Venus en nombre, les salariés avaient bruyamment manifesté leur opposition au plan de la direction prévoyant 1 400 suppressions d'emplois en France tandis que les actionnaires applaudissaient Patricia Russo. La directrice générale de l'équipementier télécoms proclamait alors sa «confiance» dans ce plan pour redresser la situation. La deuxième assemblée générale du groupe franco-américain, qui se tient au Palais des Congrès à Paris, devrait être beaucoup plus calme. Du moins du côté des syndicats, aujourd'hui épuisés par la lutte menée tout au long de 2007. Les actionnaires, eux, devraient, au contraire, manifester leur mécontentement devant la situation financière de l'entreprise.

Alcatel-Lucent va en effet moins bien qu'il y a un an. Au niveau des comptes, d'abord : 3,5 milliards d'euros de perte en 2007, un premier trimestre 2008 dans le rouge. Et un volume d'activités qui décline. De 21 milliards en 2006, le chiffre d'affaires est passé à 17,8 milliards l'année dernière. Une tendance qui se traduit dans les cours de Bourse. Le titre s'est effondré de 50 % en un an et ne valait hier soir que 4,67 euros. Cela alors que le groupe a lancé des plans massifs de départ. Au total, 17 000 personnes devraient quitter le groupe d'ici à 2009 (sur un total de 76 000 en 2007). Même la situation de Patricia Russo n'es