La contre-attaque de l'industrie des biocarburants, accusée d'être responsable de la hausse des prix alimentaires, voire d'un «crime contre l'humanité», selon le rapporteur sur le droit à l'alimentation de l'ONU, Jean Ziegler, s'est fait attendre. Mais la voilà, bétonnée de «preuves à l'appui». Le groupe espagnol Abengoa Bioenergy, présent en Europe, aux Etats-Unis et au Brésil, a lancé une campagne de pub pour rétablir «la vérité». Sa vérité. «L'impact à long terme des biocarburants sur les prix des céréales ne dépassera pas 3 % à 6 % par rapport aux prix de 2006», dit la publicité. Les fameuses «preuves» sont des sources on-ne-peut-plus-sérieuses : la Commission européenne, l'Agence internationale de l'énergie (qui émane de l'OCDE) et deux experts, un de la FAO et un économiste américain spécialiste des biocarburants. Alors, info ou intox ?
En réalité, la phrase citée est, texto, issue d'une étude de la direction de l'agriculture de la Commission, publiée en avril 2007. Malgré les doutes soulevés depuis, Michael Mann, porte-parole de cette unité, explique que cette analyse est «toujours valide». Mais il précise qu'il s'agit d'une «simulation basée sur certaines hypothèses, à l'horizon 2020. La principale hypothèse est que 30 % des biocarburants seront de seconde génération». Ceux-ci, encore à l'état embryonnaire, ne sont pas visés par la critique, car ils ne concurrencent pas les cultures alimentaires mondiales.
En France, la