Menu
Libération

Fauché, le Mali tente de subventionner son riz

Article réservé aux abonnés
publié le 2 juin 2008 à 3h43

De notre correspondant à Bamako Autosuffisance. Le thème, banni des discours politiques depuis une quinzaine d'années de célébration de la mondialisation, connaît un brusque retour en grâce en Afrique de l'Ouest. Il aura fallu une envolée sans précédent du prix des denrées de bases - suivie des émeutes de la faim qui ont éclaté dans tous les pays de la région. Au Sénégal, le président Abdoulaye Wade a lancé avec emphase son offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana) ; en Côte-d'Ivoire, un projet de relance de la filière rizicole vient de voir le jour ; au Burkina Faso, le gouvernement affiche un objectif record de production de 3 millions de tonnes de céréales l'an prochain. Le Mali n'échappe pas à la règle avec son «initiative riz», supposée doubler la production nationale en 2009. Au-delà de l'effet d'annonce, les spécialistes s'interrogent sur la crédibilité de ces chiffres faramineux. Le Mali, et son maigre budget, peut-il réellement produire 1 million de tonnes de riz supplémentaire (pour une consommation intérieure de 900 000 tonnes) en 2009 ?

Redevance-eau. Le pays dispose bien d'un outil unique : l'Office du Niger. Un vaste périmètre irrigué (80 000 ha), alimenté par un réseau de canaux reliés à un barrage sur le fleuve Niger. Hérité de la période coloniale, l'ensemble est surtout dédié à la culture du riz (80 % de la production nationale). Dans cette «zone verte», la terre est confiée gratuitement aux producteurs. Qui doivent toutefois s'acquitter d