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«C'est nous qui les faisons travailler»

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par Lucie LAUTREDOU
publié le 4 juin 2008 à 3h45

Il a monté son entreprise il y a trente ans. Quand le secteur se portait bien. «Les bonnes années ont duré dix ou quinze ans», se souvient Roger Jacquin, 58 ans, patron de Transport Jacquin, qui a employé jusqu'à 40 personnes. La guerre du Golfe, en 1991, a marqué la fin de période florissante. Depuis, la santé du secteur varie au rythme des prix du pétrole. «Aujourd'huic'est fini, toutes les entreprises souffrent énormément», déplore l'entrepreneur. C'est ce qui les a poussés, lui et plus de 80 autres petits patrons de l'Organisation des transports routiers européens (Otre), à mener une opération escargot hier entre Gennevilliers (Seine-Saint-Denis) et la Défense (Hauts-de-Seine).

Là, postés au pied de la tour Total, les routiers ont trouvé le soutien des taxis indépendants. Un lieu qui n'était pas choisi au hasard. «Les gens de Total méprisent ceux qui leur donnent du travail. C'est nous qui les faisons travailler, et pas l'inverse», commente Marc Ghis, président de la Fédération des taxis indépendants d'Ile-de-France. Apercevant l'animation du haut de leur tour de verre, des membres de la direction du groupe pétrolier ont pris l'initiative de faire monter les représentants de l'Otre.

Plus d'une heure d'entretien. Le temps pour l'organisation de présenter sa principale demande : la sécurisation du prix du gazole au niveau où il a été négocié en janvier 2008, soit 0,98 euro du litre. L'occasion pour Total de se me