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Analyse

Les Nations désunies sur les moyens de combattre la faim

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publié le 4 juin 2008 à 3h45

Comment surmonter la hausse de 83 % des prix alimentaires en trois ans ? Comment éviter que 100 millions de personnes ne basculent dans la pauvreté ? Comment trouver un «cadre global d'action» pour nourrir la planète ? Retour sur la première journée du sommet de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), où l'on parle de coopération, mais où le consensus manque à l'appel.

Ça chauffe sur les biocarburants

Le sujet est brûlant, Jacques Diouf, directeur de la FAO, en a attisé un peu plus les braises dans un discours incandescent. «Personne ne comprend que des soutiens de 11 à 12 milliards de dollars en 2006 aient été utilisés pour détourner de la consommation humaine 100 millions de tonnes de céréales» pour «étancher la soif de carburant des véhicules», a-t-il notamment lancé. Dans la foulée, Hosni Moubarak, président d'un Etat Egyptien frappé par les émeutes de la faim, a appelé à «freiner» la course à la «production de biocarburants». Echaudé, le président brésilien a hier vu rouge. Lula se dit «scandalisé de voir l'énergie propre issue des biocarburants pointée du doigt, un doigt souillé de pétrole et de charbon». Non, ils «ne sont pas des bandits», a-t-il martelé, dénonçant «une moquerie, un affront». Il fustige les «puissants lobbies» qui, à coups «de rideau de fumée» prétendent «attribuer à la production d'éthanol» le boom «des prix des aliments». Brasilia assure que leur