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Libération

A la Poste, «le problème vient des consignes qui changent constamment»

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Témoignage d'une guichetière, entre pression des clients et pesanteur administrative :
publié le 5 juin 2008 à 3h46
(mis à jour le 5 juin 2008 à 3h46)

La Poste, en réorganisation permanente, se penche sur le stress au travail et met en place un Observatoire de la santé et du stress, qu'elle nourrit d'études sur le terrain. A Nantes, le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de La Poste attend les premiers résultats d'une enquête sur le stress lié au management menée par des universitaires dans quatre bureaux de Loire-Atlantique et financée par l'ANR (Agence nationale de la recherche). Libération a recueilli le témoignage de Valérie (1), âgée de 32 ans, guichetière-caissière, dans un bureau de Nantes.

«Je suis à la Poste depuis sept ans. J'ai un niveau BTS[Bac + 2, ndlr] et j'ai commencé, en contrats à durée déterminée [CDD], comme agent "volant". Je tournais sur 24 bureaux sur la région Nantes-Ouest. Le matin, j'attendais qu'on m'appelle pour me dire où je prenais mon poste. Pendant trois ans. J'avais deux classeurs de contrats de travail ! Maintenant, je suis rattachée à un bureau. Mais le guichet n'est pas facile. Le stress vient avant tout du client. Les gens acceptent l'attente à la caisse du supermarché, pas à la Poste. L'autre jour, il y en a un qui tambourinait à la porte avant l'heure. On lui a expliqué que le service n'était pas ouvert et il s'est mis à nous traiter de tous les noms. La vie est plus dure pour tout le monde. Au guichet, quand le client n'a pas l'argent sur son compte, on prend les insultes en pleine figure. On a tous eu droit à des "On va te