La situation est tendue au rayon frais des supermarchés allemands. Les producteurs de lait sont en grève depuis une semaine et cela commence à se voir. Jusqu'à présent, les laiteries ont pu éviter le pire, en achetant davantage à l'étranger et en réduisant la production de lait en poudre et autres produits dérivés, pour assurer celle du lait frais. Mais depuis lundi, les supermarchés des zones rurales ne sont plus approvisionnés. Et très vite, les consommateurs des grandes villes risquent à leur tour d'être touchés. A tel point qu'hier soir, le discounter allemand Lidl a annoncé avoir concédé aux producteurs de lait une augmentation de 10 centimes d'euro par litre de lait et de 20 centimes par plaquette de beurre de 250 grammes.
Endettés. «C'est la faute aux discounters», tempêtent en effet les producteurs, qui ne décolèrent plus depuis que Aldi et Lidl, deux chaînes de hard discount, ont baissé le prix du lait de 12 centimes en mars pour améliorer leur image. Chez les discounters allemands, le lait vaut depuis 61 centimes le litre. «A ce prix-là, on peut tous fermer boutique», s'insurge un producteur du Brandebourg, la région qui entoure la capitale. Et de faire ses comptes. Avec la hausse du prix du fourrage et de l'énergie (+7 % au cours des derniers mois), produire un litre de lait coûte désormais 35 centimes. Or les centrales d'achat et laiteries l'achètent 28 à 33 centimes le litre selon les régions. En clair, beaucoup d'éleveurs, surtout les plus endetté