Depuis longtemps on entend : «61 % des salariés déclarent avoir un travail stressant» (d'après l'enquête Sumer 2003). Et depuis peu, on entend aussi ceux qui calculent : «Le stress coûte chaque année 60 milliards d'euros du PIB.» (selon la Caisse nationale d'assurance maladie). Choquant, de parler de la souffrance des travailleurs en terme de coûts ? C'est pourtant l'un des tout premiers arguments syndicaux dans les négociations sur le stress dont le troisième volet s'est tenu hier, entre patronat et syndicats. Objectif : transcrire dans le droit français un accord européen de 2004 sur la détection et la prévention du stress au travail.
Bonne nouvelle, les positions des uns et des autres se rapprochent. «Les employeurs semblent accepter de reprendre des amendements syndicaux qui vont plus loin que le texte européen, rapporte Jean-François Naton (CGT). Le patronat était dans le déni et l'illusion du stress positif qui stimulerait le salarié. Tout cela semble fini.» Au Medef, on reconnaît : «On a beaucoup mûri sur la question.» Mais pas au point d'engager trop avant la responsabilité des employeurs : l'organisation refuse pour l'instant que le stress soit reconnu comme maladie professionnelle, ce que demandait la CFE-CGC.
Car sur le sujet deux conceptions s'opposent. Ceux qui estiment que le stress est avant tout un problème individuel : beaucoup d'employeurs, mais aussi pléthore de consultants experts en stress, qui renvoient les sal