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Dans le Sénépy, un champ d'éoliennes qui sent le souffle

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Energie. Chasseurs et écologistes de l'alpage défendent la préservation de leur paysage.
publié le 7 juin 2008 à 3h47
(mis à jour le 7 juin 2008 à 3h47)

De notre correspondant à Grenoble.

Le 6 avril, 500 manifestants convergent vers les crêtes du Sénépy, site prévu pour l'implantation de 7 éoliennes hautes de cent mètres, aux pales de 35 m de long. Derrière une banderole proclamant : «Le Sénépy n'est pas à vendre», opposants locaux, écologistes et chasseurs réclament l'abandon du projet. La société canadienne Boralex, qui exploite plusieurs centrales éoliennes en France, était à la mi-2007, après trois ans de travail discret, à deux doigts du dépôt des permis de construire lorsque la contestation a enflé. Jusqu'à bloquer l'avancée du projet. Et aujourd'hui, la bataille continue de déchirer ce bout de montagne.

Vertigineux. Le Sénépy est un alpage suspendu à 1 500 m d'altitude au-dessus des hauts plateaux du Sud-Isère, entre Vercors et Ecrins. Le projet éolien, une première dans les Alpes et à cette altitude, est né en 2004 de la rencontre entre la Fédération des alpages de l'Isère et Boralex. Le projet convainc vite les élus, les études sont lancées et les délibérations préliminaires prises entre 2006 et 2007. Au syndicat intercommunal de l'alpage du Sénépy, qui accueille chaque été 900 génisses, Boralex propose 44 000 euros de loyer annuel, une somme vertigineuse face aux 9 000 euros de loyer actuel. Aux propriétaires des terrains, Boralex promet 4 000 euros annuels par éolienne ; aux collectivités territoriales (région, département, communauté de commune et communes), 290 000 euros de taxe professio