Une cinquantaine de tracteurs à l'arrêt pour barrer l'accès à la raffinerie d'Haulchin, près de Valenciennes (Nord). Hier, de Lille à Toulouse, les paysans ont poursuivi leurs manifestations contre la hausse des charges liée à la flambée du pétrole. «Pour labourer un champ d'un hectare, on consomme 25 litres de fioul», rappelle Hélène Devillers, directrice de la FDSEA du Nord.
Face à ce constat, le ministre de l'Agriculture tente donc de sortir des aides d'urgence, mais aussi de passer dans la seconde phase, plus ambitieuse, des «réponses structurelles». Lors d'une table ronde, Michel Barnier a réuni hier les professionnels du secteur agricole et les dirigeants des fleurons français de l'énergie (Total, EDF, GDF). Le but : trouver les moyens de s'extirper de la pétrodépendance. Trois pistes ont été annoncées. La mesure phare est un plan sur cinq ans qui doit permettre de réaliser le diagnostic énergétique de 100 000 exploitations agricoles. Le mystère plane sur les 100 millions d'euros promis dans ce but. «Qui financera ? s'interroge Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire), à l'issue de la réunion. On ne peut qu'appuyer cette mesure, mais l'engagement n'est pas clair, on n'a pas entendu un vrai soutien des acteurs économiques.» Total, EDF et GDF se sont contentés de donner un «accord de principe, sans proposition chiffrée», a reconnu Michel Barnier. Par ailleurs, les agriculteurs ne s'en tiendront pas là