Après six ans de négociations, les ministres européens de l'Emploi se sont entendus sur des normes minimales en matière de temps de travail et d'intérim. «L'heure est à la relance de l'Europe sociale», a noté le ministre français, Xavier Bertrand. Mais, vu de France, le résultat du compromis scellé mardi à l'aube, semble ridicule puisque la durée hebdomadaire de travail en Europe pourra atteindre. 65 heures. Cela montre que l'Europe sociale divise toujours les Etats membres.
Quelle sera la durée de travail maximum en Europe ?
Depuis 1993, la législation communautaire limite à 48 heures la durée hebdomadaire du travail. Cependant, le Royaume-Uni avait alors obtenu une clause dérogatoire permettant aux Etats de s'affranchir de ce plafond. La révision de cette clause dite d'opt out bloquait les négociations. Face à l'intransigeance de Londres, cette faculté n'est pas remise en cause (ce qui a été jugé hier «inacceptable» par la Confédération européenne des syndicats). Mais elle est mieux encadrée. Les Européens pourront travailler jusqu'à 60 heures, voire 65, mais toute dérogation à la règle des 48 heures devra être prévue dans des conventions collectives. Pour limiter les pressions des employeurs, le texte donne des droits de rétractation aux salariés. «C'est mieux que le système actuel aboutissant à la possibilité d'enchaîner 78 heures», a plaidé la présidence slovène de l'UE. Sans convaincre l'Espagne, la Belgique, la Grèce, la Hongrie et Chypre qui se son