De notre correspondante à Berlin. Le patronat allemand n'en finit plus de collectionner les scandales. Après les affaires de corruption chez Volkswagen et Siemens, ou de fraude fiscale pour le patron de la Deutsche Post, voici l'heure du scandale des écoutes téléphoniques. La presse a même évoqué un «retour aux méthodes de la Stasi», la police politique de l'ex-RDA. Pendant des mois, les directions de Deutsche Telekom et de Deutsche Bahn, deux groupes emblématiques, ont espionné certains cadres dirigeants, et des journalistes. Avec, dans les deux cas, l'aide de la même officine : Network Deutschland.
Les bureaux berlinois de ce cabinet spécialisé dans l'espionnage économique, situé dans un immeuble bourgeois d'une rue perpendiculaire au Kurfürstendamm, la principale avenue de Berlin-Ouest, semblent désertés. Il y a deux semaines encore les locaux abritaient les lucratives activités du cabinet de détectives privés de Ralph Kühn. Ce dernier a reconnu, dans les colonnes du quotidien des affaires Handelsblatt, avoir reçu «de très haut» la mission d'espionner certains membres du directoire de Deutsche Telekom et une poignée de journalistes spécialisés, afin de trouver l'origine d'un certain nombre d'indiscrétions parues dans la presse allemande.
Confidentialité. A l'époque, en 2005-2006, Deutsche Telekom traverse une phase difficile et les journaux regorgent de détails sur l'incapacité de la direction à résoudre les difficultés d'un groupe acculé à l'érosion de