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Libération

EADS : le Crédit mutuel ne veut pas être le dindon de la farce

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publié le 12 juin 2008 à 3h51

L'affaire des délits d'initiés au sein d'EADS va-t-elle mettre à feu et à sang le milieu habituellement feutré des grands patrons français ? Hier, le groupe Lagardère, poursuivi par l'Autorité des marchés financiers (AMF), a révélé qu'il avait reçu une lettre «étrange» de la part du Crédit mutuel . Se fondant sur l'enquête de l'AMF, la banque aurait menacé de demander l'annulation de l'achat des actions EADS vendues par Lagardère, à moins que le groupe dirigé par Arnaud Lagardère n'«ouvre une négociation». Dans un communiqué, Lagardère a répliqué, avec un ton cinglant, qu'il ne «cédera pas aux menaces du groupe Crédit mutuel».

Moins-value. Le Crédit mutuel est, avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et d'autres investisseurs institutionnels français (dont la Caisse d'épargne), l'un des floués de cette histoire. En avril 2006, Lagardère leur a vendu une partie des actions EADS qu'il détenait, à un très mauvais moment. Quelques semaines avant que le cours ne s'écroule, suite à la révélation de retards dans le programme A380. Le groupe dirigé par Arnaud Lagardère a touché une plus-value d'un milliard d'euros, la moins-value est allée dans les comptes de la CDC et du Crédit mutuel. Pour l'instant, la CDC s'est portée civile dans le volet judiciaire de l'affaire, et le Crédit mutuel faisait le mort. Mais, ces dernières semaines, la situation a évolué.

En avril, l'AMF a engagé des poursuites contre 17 dirigeants actuels ou anciens d'EADS, ainsi que con