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Libération

Avec Koleos, Renault invente le tout-terrain à contre-temps

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publié le 13 juin 2008 à 3h52

Renault a-t-il décidé de s'infliger un flop commercial ? Au moment où les constructeurs rivalisent de pubs «vertes», le géant français de l'automobile a lancé hier son premier 4 x 4 dans l'Hexagone. Le bolide baptisé Koleos, genre «chic-mais-cool» façon SUV (sport utility vehicle) américain, a fait son entrée en Corée du Sud en décembre (où il est fabriqué), puis en Suisse et aux Pays-Bas le 6 juin. Bientôt, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Russie. Quelques mois avant une réglementation européenne sur les émissions automobiles de CO2 - à l'agenda du Parlement européen en octobre puis du sommet de décembre -, et six mois après l'introduction en France du bonus-malus écologique, ce lancement tombe plutôt mal.

Certes, l'idée a germé il y a «trois ou quatre ans, le temps de concevoir, fabriquer et mettre en vente le véhicule», explique Rémi Cornubert, spécialiste automobile au cabinet Oliver Wyman. A cette époque, aucune contrainte écologique n'existait. Les 4 x 4 avaient même le vent en poupe. «Ce segment a plus que doublé en cinq ans sur les cinq principaux marchés d'Europe occidentale», explique Nicolas Remise, chef du projet Koleos. Sur dix ans, de 1997 à 2007, la part de marché des 4 x 4 est passée de 2,9 % à près de 10 %. Un créneau que se disputent déjà 25 concurrents, admet Renault, qui s'y installe en bon dernier. «Rien ne sert de courir, il faut partir à point», se justifie Nicolas Remise. Sauf qu'à l'arrivée, le marché s'est retourné.

Palme