Michel-Edouard Leclerc boude-t-il ? Alors que les députés ont adopté, dans la nuit de jeudi à vendredi, le dernier volet de la loi de modernisation de l'économie (LME), consacré aux grandes surfaces, il n'a plus le temps de parler à la presse. C'est peut-être qu'il en est le principal perdant. La grande libéralisation au profit des hypers qu'il appelait de ses voeux, en phase avec Sarkozy, a finalement abouti à un consensus mou. Et il l'avait vu venir, parlant en décembre d'«erreur de casting» au sujet des députés en charge du dossier. Grâce à des amendements au projet de loi, ceux-ci ont érigé des garde-fous sur les deux chapitres de discorde au sein de la majorité : la libre négociation des tarifs entre fournisseurs et distributeurs, et la liberté accrue d'implantation des grandes surfaces.
Rempart. Sur l'épineuse question de l'urbanisme commercial, les députés ont fait du maire un rempart à la liberté d'établissement. La loi relève le seuil de déclenchement de la procédure d'autorisation de 300 à 1 000 m². Mais le groupe UMP, défenseur des petits commerces, a «renforcé le pouvoir des élus locaux», note le député Christian Jacob. Pendant un an, le maire pourra racheter les surfaces commerciales qui se libèrent sur tout le territoire de sa commune, et plus seulement en centre-ville. Dans les villes de moins de 15 000 habitants, il pourra aussi recourir à la commission départementale d'aménagement commercial pour examiner les dossiers d'implantation. L'intégrati