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Libération

Réactions en gêne à l'annonce d'un second EPR

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publié le 14 juin 2008 à 3h53

Mais quelle mouche a bien pu piquer François Fillon, jeudi soir sur France 2, pour que le Premier ministre évoque ainsi la possible construction d'un deuxième réacteur nucléaire EPR en «réponse à la crise du pétrole» ? Quoi que l'on pense de l'atome, cette annonce ne pouvait pas tomber plus mal, au lendemain de la présentation du projet de loi du Grenelle de l'environnement en Conseil des ministres - axé principalement sur l'essor des renouvelables -, et trois semaines après l'interruption des opérations de coulage de béton sur le chantier du premier réacteur EPR, à Flamanville (Manche) pour cause d'«anomalies».

Intérêt. Et elle pouvait difficilement être plus mal justifiée. Le nucléaire, comme tous les experts se sont empressés de le souligner, ne produit que de l'électricité et n'intervient en rien dans d'autres secteurs fortement émetteurs de CO2 comme les transports qui absorbent plus de la moitié de la consommation française de pétrole. Certes, l'idée de la voiture électrique commence à gagner du terrain mais sa réalité industrielle est aujourd'hui inexistante. «La France est un des pays qui produit le plus de nucléaire au monde. Or, la consommation de pétrole par habitant, dans le pays, est supérieure à celle du Royaume-Uni et de l'Italie, preuve qu'on ne peut pas lier nucléaire et pétrole», explique le consultant Bernard Laponche. Les industriels français concernés, Areva et EDF - d'ordinaire si prompts à vendre leur marchandise -, étaient d'ailleu