De notre correspondante à Bruxelles (UE). Sale temps pour les pêcheurs en Europe. Déjà ébranlés par la flambée des prix du pétrole et la hausse du gazole, les voilà qui vont devoir arrêter prématurément la capture du thon rouge. La Commission européenne a annoncé, vendredi, la fermeture anticipée de cette pêche à partir du 16 juin. Face à la diminution inquiétante des stocks, constatée chaque année par les scientifiques, elle avait prévenu qu'elle ne tolérerait aucun dépassement de quotas. Or, ils sont sur le point d'être atteints, selon Bruxelles. La colère des professionnels, relayée par plusieurs pays, n'a pas attendu pour se faire entendre, alors que les défenseurs de l'environnement, eux, demandaient des mesures plus radicales encore.
«Arbitraire». L'interdiction décidée vendredi par l'exécutif européen ne concerne que les thoniers-senneurs, de grands chalutiers qui pratiquent une pêche industrielle à l'aide d'immenses filets, appelés sennes, qui encerclent les bancs de poissons. Ils sont responsables à eux seuls de 70 % des captures totales de thon rouge dans les eaux européennes. La fermeture sera effective à compter du 16 juin pour la Grèce, la France, l'Italie, Chypre et Malte. Soit quinze jours avant la fin de la saison. Ce qui ne paraît pas dramatique pour les pêcheurs à première vue, sauf que juin, c'est le mois où ceux-ci réalisent la quasi-totalité de leurs prises, à raison de 550 tonnes par jour. L'Espagne a, elle, obtenu sept jours de rab, sa flotte ne compre