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Libération

Budweiser divertit Wall Street

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publié le 16 juin 2008 à 3h54

Dans le capitalisme moderne, on le sait, même les symboles nationaux sont à vendre. Et patriotisme économique ou pas, Wall Street aime toujours autant les OPA hostiles. La semaine dernière, la fameuse Budweiser - la bière la plus bue aux Etats-Unis, qui anime par ses publicités le Superbowl, l'événement télévisuel le plus regardé outre-Atlantique - a ainsi reçu une attaque en règle d'une multinationale. Plus précisément d'InBev, le leader mondial des brasseurs (issu d'une fusion entre le groupe brésilien AmBev et le groupe belge Interbrew) qui a proposé jeudi de racheter pour 46 milliards de dollars (30 milliards d'euros) Anheuser-Busch, le fabricant de la «Bud», une entreprise créée il y a plus de cent cinquante ans à Saint-Louis (Missouri), et aujourd'hui quatrième brasseur mondial.

Exploit. Immédiatement, le monde de la finance s'est organisé. Les banques d'affaires Lazard et JP Morgan se sont placés du côté de l'attaquant tandis que Citigroup et Goldman Sachs se sont vus confier le rôle de défenseurs. Pour financer l'opération, un syndicat bancaire composé notamment de BNP Paribas, Deutsche Bank et Fortis s'est réuni pour apporter 40 milliards de dollars. Un exploit en ces temps de crise financière. A Wall Street, on spécule désormais un relèvement de l'offre d'InBev, sur l'arrivée d'un chevalier blanc ou sur les moyens dont dispose Anheuser-Busch pour se défendre seul. Bref, le spectacle est assuré.

Hectolitres. Le monde de la bière est en pleine période de consolidation.