L'appétit des fonds souverains et leurs poches plutôt profondes, même par ces temps de crise des subprimes, se manifeste une nouvelle fois. Au beau milieu du week-end, Qatari Diar (un fonds d'investissement possédé à 100 % par Qatar Investment Authority, le fonds souverain du Qatar) a annoncé être entré en négociation exclusive avec LBO France, le propriétaire actuel de Cegelec. Ni Vinci ni Eiffage, les deux spécialistes du BTP qui avaient manifesté tout récemment leur intérêt pour Cegelec, n'ont résisté à l'offensive du fonds. Qatari Diar est très présent à l'international, au Maroc, en Egypte et dans tout le Moyen-Orient, mais aussi en Grande-Bretagne, dans l'immobilier, comme dans le quartier de Canary Wharf à Londres.
Tribulations. Cegelec, la cible, était en quête depuis janvier d'un nouveau repreneur. En bonne forme, l'entreprise est un poids lourd dans les services liés à l'énergie et à l'électricité, de la rénovation des caténaires ferroviaires au Maroc, à l'installation du système de sécurité sous le tunnel du mont Blanc. Elle compte 26 000 salariés, présents dans une trentaine de pays, et affiche 3 milliards d'euros de chiffres d'affaires, soit juste un petit milliard de moins que la médiatique Alcatel, son ancienne maison mère.
Les tribulations de Cegelec, née en 1913 et baptisée de son patronyme actuel en 1989, s'accélèrent depuis qu'Alstom l'a acquise en 1998 à Alcatel. Première cession en 2001, via la technique du LBO (leverage buy-out) à deux fonds - CDC