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Libération

Les étrangers croquent les tours de la Grosse Pomme

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publié le 16 juin 2008 à 3h54

De notre correspondant à Washington. Prompte à la caricature, la presse populaire de New York titrait la semaine dernière : «Des étrangers raflent les plus belles perles de la ville». Un photomontage, à la une du quotidien gratuit AM New York, montre deux des immeubles historiques de la ville, le Chrysler Building et le Flatiron à la silhouette triangulaire si caractéristique, étiqueté «vendu». Sous la manchette «Garez vos pétrodollars ici», le Daily News cite quant à lui des New-Yorkais choqués par la vente d'un symbole de la ville à des «étrangers» nantis d'une «pile d'argent aussi haute que le Chrysler Building». Les coupables désignés sont les fonds souverains des pays arabes et les Européens, qui seraient sur le point de s'emparer de ces deux immeubles, après avoir déjà racheté mardi le célèbre General Motors Building.

Resserrement. Dans le détail, on est pourtant loin de la razzia décrite par ces tabloïds. Le General Motors building, construit en 1968, a en fait été racheté pour 2,8 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) par un consortium international à forte composante américaine puisqu'il comprend un fonds américain, Boston Properties, le géant Goldman Sachs, et des investisseurs de Dubaï, du Koweït et du Qatar. Le vendeur, le magnat new-yorkais de l'immobilier Harry Macklowe, s'est retrouvé lourdement endetté après avoir acquis sept immeubles en 2007, en empruntant la quasi-totalité de la somme, à un moment où l