Le 17 juin a été décrétée journée mondiale de la désertification. A cette occasion, Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la convention de la désertification de l'ONU, explique comment il veut remédier à la sous-médiatisation dont souffre la question de la dégradation des sols.
La lutte contre le réchauffement a su faire parler d'elle. Pas celle contre la désertification. Pourquoi ?
Déjà parce que la convention de l'ONU consacrée à la lutte contre la désertification est née au forceps à Rio, en 1992. Voilà son mal originel : elle a toujours été l'objet d'un bras de fer entre les pays du Nord, qui poussaient les questions de changement climatique et de biodiversité, et ceux du Sud, qui tentaient d'axer les conférences internationales sur la désertification, comme si le sujet leur appartenait, comme si la désertification ne concernait qu'eux seuls.
Ça semble paradoxal : il a été plus facile pour l'atmosphère que pour le sol d'être considérée comme un bien public mondial ! La terre a une dimension patrimoniale, nationale et culturelle : la relation qu'on a avec elle n'est pas la même d'un pays à l'autre. d'où la difficulté à en faire un bien public mondial. Il faut voir le mal qu'ont eu les pays membres de l'Union européenne à se mettre d'accord sur leur directive sols (1) !
A la fin des années 90, on parlait beaucoup du problème de la biodiversité. Aujourd'hui, a lieu une énorme prise de conscience sur le réchauffement. L'agenda des terres, lui, n'a pas tant progressé depuis quinze