à Bruxelles Les routiers français sont en colère. Ils étaient 3 000, hier, à mener des opérations escargot à l'appel des trois fédérations patronales majoritaires. Une «mobilisation importante, à la hauteur de la crise», s'est félicité la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). Comme leurs collègues espagnols et portugais, les transporteurs français protestent contre l'augmentation vertigineuse du prix du gazole. La mobilisation d'hier avait pour but de mettre sous pression les chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour aborder notamment l'impact du coût des hydrocarbures. Mais la hausse du prix du carburant n'est-elle pas un révélateur des profonds handicaps du secteur ? Passage en revue des difficultés d'une profession en crise.
un Secteur éclaté
Le secteur du transport est une jungle où survit une multitude de toutes petites PME. 80 % des plus de 35 000 entreprises françaises de transport de marchandises comptent moins de 10 employés. En 2007, le secteur était en plein essor : les créations d'entreprises ont augmenté de 23 % en un an et 15 000 emplois ont été créés. Mais depuis l'explosion du prix du carburant, la tendance s'est brutalement inversée : 550 sociétés déposent le bilan au premier semestre 2008. Ce n'est pas un phénomène nouveau, rappelle le cabinet du secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. D'habitude, 300 entreprises sont défaillantes chaque trimestre. Mais, aujourd'hui, la