Des centaines de billets d'avion. Des dizaines de coucous présidentiels et de vols venus de toute l'Afrique transportant d'énormes délégations (plus de 120 personnes pour celle du Gabon). Des bataillons de gardes du corps. D'interminables ballets de limousines et de voitures blindées. Pas loin de 3 000 hôtes logés durant trois à quatre jours dans les plus beaux hôtels de Yokohama, dans les suites des Intercontinental, Pacifico et autres enseignes de prestige.
Des invités conviés au Royal Park Hotel à Tokyo. Des déjeuners et des dîners copieux. Des buffets et des grandes bouffes à n'en plus finir. Des cocktails et collations financées par tel groupe pétrolier nippon actif en Afrique ou tel géant japonais en affaires au Mozambique. Aides et affaires. Sommet et bons plaisirs. C'est peu dire que la quatrième Ticad (la Conférence internationale sur le développement africain organisée au Japon tous les cinq ans), qui s'est tenue à Yokohama du 28 au 30 mai, et à laquelle participaient 51 Etats africains - dont 40 chefs d'Etat et de gouvernement -, a coûté une fortune.
C'est que cette conférence était pour le Japon une nouvelle occasion de témoigner de sa générosité à l'égard d'un continent où il s'est fait distancer par la Chine. «Il fallait le voir pour le croire», raconte en aparté un responsable africain choqué par tant de relief donné à un sommet axé sur l'aide au développement. «Ce fut une honte. Un excès de dépenses somptuaires. Un gaspillage inimaginable. Il faut que