De notre corrspondante au Québec
La troisième génération de Bombardier prend d'assaut le pouvoir. Après le génialissime Joseph-Armand, inventeur de la motoneige ; le touche-à-tout Laurent Beaudoin, son gendre ; c'est au tour de Pierre, le petit-fils, de prendre les rênes du géant canadien du transport aéronautique et terrestre. Il est devenu, le 4 juin, le nouveau président du groupe. Une autre page de l'histoire de ce fleuron de l'industrie québécoise se tourne donc, alors que le titre de Bombardier a atteint, au début du mois, son niveau le plus élevé depuis six ans à la Bourse de Toronto.
C'est à un drame que l'on doit la naissance du numéro 1 mondial du transport ferroviaire. Nous sommes en 1934, à Valcourt, petite ville de 3 000 habitants située dans la campagne québécoise. Joseph-Armand Bombardier, jeune mécano astucieux, mène une vie paisible au côté de son épouse, Yvonne Labrecque. La froidure est à son plus fort : le vent souffle, la neige a envahi la plaine et les routes sont impraticables. Atteint d'une péritonite, Yvon, deux ans, le premier enfant du couple, ne peut pas être transporté à l'hôpital. Il décède sous les yeux de ses parents, impuissants. Accablé par la douleur, Joseph-Armand se lance corps et âme dans la mise au point d'un véhicule capable d'affronter la rudesse de l'hiver et de rompre l'isolement des terres enneigées.
Trappeur. En 1935, il conçoit un système de barbotin-chenille révolutionnaire (une roue dentée entraînant une chenille) qui permet la ci