Dans le bureau du patron de l'hyper, les élus du comité d'entreprise découvrent en même temps que lui l'esquisse de l'immeuble. Une vue en image de synthèse, qui laisse voir les lettres géantes de l'enseigne par-delà le jardin commun. Dans un an et demi, plusieurs salariés de ce magasin du quartier nord de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) seront caissières chez Leclerc le jour, locataires Leclerc la nuit.
22 logements sont prévus, exclusivement dédiés au personnel maison. Une idée du gérant de l'hypermarché de 350 employés, Loïc Rigaud, qui disposait déjà du terrain, une parcelle de 2500 m2, trop petite et mal desservie pour faire du commerce: «J'ai des salariées qui habitent à trente kilomètres du magasin. Les loyers sont devenus chers. Avec les coûts du carburant, il fallait faire quelque chose. L'idée a été lancée, pour que ça ne coûte rien à l'entreprise, et pour les locataires, on va taquiner les tarifs HLM. J'ai voulu un immeuble où j'aimerais moi-même vivre. Et puis on ne peut tirer le meilleur du personnel que si on les met dans les meilleurrs conditions».
A 200 mètres des caisses enregistreuses, l'architecte a donc conçu un petit ensemble panachant une-pièce, deux-pièces et trois-pièces en duplex, avec une terrasse commune, des chauffe-eau solaires et une bonne isolation. Le projet ne sera pas certifié Haute qualité environnementale (HQE), mais il en a l'esprit et «la plupart des 14 cibles du référentiel HQE seront abordées» note l'architecte,
Caissière chez Leclerc le jour, locataire chez Leclerc la nuit
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par Nicolas de la Casinière, envoyé spécial à Saint-Nazaire
publié le 18 juin 2008 à 7h00
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