Au premier jour de l'examen de la réforme portuaire à l'Assemblée nationale, la fédération CGT des ports et docks a lancé une grève de quarante-huit heures, paralysant hier les terminaux des ports autonomes du Havre, de Nantes/Saint-Nazaire, de Marseille et de Dunkerque.
Que dit le texte de loi ?
La loi prévoit, entre autres mesures, une nouvelle organisation de la manutention portuaire, «simplifiée et rationalisée». Les ports autonomes cessent d'exploiter les outillages et équipements de manutention pour les transférer aux opérateurs intégrés des terminaux, désormais responsables de l'ensemble des opérations. Les contrats de travail des salariés sont aussi transférés à ces opérateurs. D'employés des ports autonomes, établissement public d'Etat, les conducteurs de portiques et agents de maintenance deviennent donc salariés d'entreprises privées qui investissent et travaillent sur les quais. Au Havre, les plus grands armateurs mondiaux (Maersk, CMA-CGM bientôt rejoints par MSC), associés aux manutentionnaires, ont récemment investi 200 millions d'euros dans Port 2000 et réclament depuis longtemps l'unicité de commandement. La réforme concerne environ 500 personnes au port du Havre.
Pourquoi cette réforme ?
Malgré trois façades maritimes, la moitié des marchandises qui arrivent en France seraient débarquées dans un port étranger, affirme le gouvernement. Ensemble, les ports français réaliseraient en Europe un tonnage inférieur au seul port de Rotterdam. Eclatement des respo