La justice va-t-elle impliquer l'ensemble des 17 dirigeants d'EADS, déjà mis en cause par l'Autorité des marchés financiers (AMF) ? Pour l'instant en tout cas, c'est bien parti. C'est la grande angoisse de Louis Gallois, patron d'EADS, épargné par l'affaire. Car après l'ex-PDG d'EADS Noël Forgeard, fin mai, c'était hier au tour de Jean-Paul Gut, ancien directeur général du groupe de se voir signifier sa mise en examen pour «délit d'initié». Placé en garde à vue lundi dans les locaux de la brigade financière, il a été présenté dans la nuit de mardi à mercredi aux juges d'instruction Xavière Simeoni et Cécile Pendaries. L'ex-dirigeant du groupe, reconverti dans le conseil, a été placé sous contrôle judiciaire. Selon une source judiciaire, sa caution a été fixée à 400 000 euros. Celle de Forgeard était d'un million.
«Biaisé». Comme pour l'ex-PDG d'EADS, le dossier est étayé par l'enquête de l'AMF. Le gendarme de la Bourse accuse Gut d'«avoir manqué à l'obligation d'abstention» en intervenant sur le titre EADS, alors qu'il détenait des «informations privilégiées». En clair, Gut a exercé 175 000 stock-options en novembre 2005 et en mars 2006, touchant une plus-value de 1,8 million d'euros, alors qu'il savait que le programme A380 prendrait du retard. Selon le rapport d'enquête de l'AMF, «au plus tard le 1er mars 2006, les membres du comité des actionnaires d'Airbus [dont faisait partie Gut, ndlr] avaient été informés de ce que la livraison des sections de l