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Libération

Fermetures à la chaîne chez Altadis

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publié le 20 juin 2008 à 3h58

De notre correspondant à Strasbourg Al'entrée de la manufacture de tabac de Strasbourg, vers 16 heures hier, un ouvrier écrase une énième clope : «Putain, qu'est-ce qu'on fume avec ces conneries !» Les «conneries», c'est la restructuration annoncée un peu plus tôt par le fabricant britannique de cigarettes Imperial Tobacco, propriétaire des lieux depuis son OPA du début d'année sur le franco-espagnol Altadis - né en 1999 de la fusion entre la Seita et Tabacalera. Le groupe va supprimer 2 440 emplois en Europe, dont 1 060 (sur 4 700) en France. Le plan prévoit 690 suppressions de postes dans l'industrie, avec notamment la fermeture de la manufacture de cigares de Strasbourg (220 salariés) et celle de l'usine de tabac à rouler et de tabac à pipe de Metz (135 salariés), tandis que «l'usine de cigarettes de Riom et le centre de traitement des tabacs du Havre seraient réorganisés et leur activité réduite», selon le groupe. 250 postes seraient encore supprimés dans les fonctions marketing et ventes, 120 au siège social de Paris, et 133 sur le site des Aubrais (Loiret).

«Petit Poucet». Les 2 800 tonnes de tabac produites annuellement à l'usine de Metz doivent être transférées aux Pays-Bas. «Au sein d'Altadis, on était le seul site spécialisé dans les tabacs à pipe et à rouler, constate au nom de l'intersyndicale le cégétiste Michel Mangeot. Et Imperial Tobacco, c'est le leader sur ce secteur. On était le Petit Poucet, et eux, c'était l'ogre. Alors la fermetur