Taper sur la Commission européenne quand on est coincé sur le plan national, c'est un grand classique. Mais quand les critiques viennent de Michel Barnier, ça surprend davantage : avant d'être en charge de l'Agriculture et de la Pêche, l'élu de Savoie a été ministre de l'Environnement, des Affaires européennes, des Affaires étrangères et. commissaire européen. Mais depuis l'annonce par Bruxelles, mi-juin, de la fermeture de la pêche au thon rouge avec quinze jours d'avance pour cause de quotas atteints, Michel Barnier est très remonté contre Bruxelles. Les chiffres de la Commission «ne sont pas les miens, donc il y a un problème», a-t-il déclaré, hier, à Luxembourg. «Ce qui m'intéresse c'est que la Commission explique de manière claire ce qu'elle décide et pourquoi elle le fait. Nous sommes plusieurs ministres de la Pêche qui ne comprenons pas cette décision unilatérale.»
Michel Barnier, qui ne cache pas son intérêt pour les prochaines élections européennes serait-il devenu eurosceptique ? Pas du tout, et même au contraire, assure-t-on au ministère : «Ce n'est pas une bataille contre la Commission, nous restons dans une position légaliste. C'est justement parce qu'il y a une forme de désamour de l'Europe que la Commission doit motiver ses décisions. L'Europe a besoin de pédagogie.» Bref, la crispation porterait sur une affaire de méthode.
«Tolérance zéro». «En terme de méthode, je ne vois pas ce que la Commission aurait pu faire de mieux, rétorque